Troubles mentaux !
Comment
ranger une nouvelle pépite discographique, dans sa discothèque abondamment
pourvue ?
Voilà
une des questions qui assaillent régulièrement mon petit cerveau déjà bien
perturbé.
En
effet cette dite pépite doit-elle être classée au vue de son style, de sa
nationalité (la pop britannique n’a quand même rien avoir avec la pop-rock
américaine ou la pop française), de son label, de ses affinités avec d’autres
artistes, ou de son nom ?
Comment
conserver le sommeil quand s’annonce l’acquisition d’une nouvelle bibliothèque
et donc le déplacement de sa discothèque chérie dans un nouvel écrin ?
Faut-il remettre en perspective le classement « infaillible et définitif »
adopté à l’unanimité par l’Assemblée Editorialiste composée de moi-même et de moi-même,
il y a 5 mois 17 jours 3h47m08s de cela ?
Infaillible… ?
Définitif… ?
Comment
justifier que Jeff Buckley se retrouve à côté de Nine Inch Nails, et que
Devendra Banhart soit mitoyen de Luscious Jackson ?
L’élaboration
d’un nouvel ordonnancement incontestable devient dès lors inévitable. L’agencement novateur
: les précurseurs, la pop britannique, la pop-rock américaine, le nouveau souffle
canadien, la chanson française, le hip-hop, la musique électronique…devient
obsolète. Les Flaming Lips (pop-rock américaine) ne devraient-ils pas côtoyer
Arcade Fire (nouveau souffle canadien), plutôt que d’être enfermés dans une
catégorie nationaliste réductrice ? Et comment accepter qu’Air (musique
électronique) soit à côté de Phoenix (pop-rock française) sous prétexte d’être
versaillais, alors que Klub des Loosers, lui-même versaillais, est ranger dans
la fraction hip-hop ? Shame on you - comme chantait Ophélie W. - l’Assemblée Editorialiste ! C’est vraiment n’importe quoi ce classement
« infaillible et définitif » !
Donc
réactivation des méninges !
Les
appels de pieds insistants du classement alphabétique refont surface ! Résisterai-je
à ce côté obscure de la force ?
Faut-il
préparer psychologiquement ces précieuses pépites à un changement
d’environnement, pouvant entraîner une perte de repères et par voie de
conséquence un repli sur soi et un refus de délivrer les merveilleuses mélodies
qu’elles contiennent ?
Les
joyaux copiés ou téléchargés sont-ils de vrais joyaux ? Ont-ils le droit
de cité à côté de vrais joyaux acquis avec du vrai argent, lui-même acquis à la
force du poignet dans le cadre d’un vrai travail ?
Vous
aurez remarqué que les livrets des albums comportent souvent des photos ou des
illustrations parfois plus jolies que la pochette elle-même. Ne faudrait-il pas
réparer cette injustice en s’emparant du livret et faire en sorte qu’en le
pliant cette image se retrouve sur le devant du cd ? (…) Mais comment
faisiez-vous sans mes précieuses réflexions ?
Je
m’arrête là, pour le moment puisque deux personnes inconnues et en blouse
blanche, quelle drôle d’idée d’être attifé de la sorte, viennent de pénétrer
dans la pièce et se dirigent vers moi en brandissant une sorte de chemise avec
des manches démesurément trop longues et se terminant par des liens qui m’ont
l’air très contraignant. Ils n’ont décidément aucun goût vestimentaire. Et ils
insistent pour que je la porte, m’ont-ils bien regardé ? Non merci
Madame ! Mais pourquoi cette seringue ? Aie ! Ca pique !
Laissez mooouuuaaaaaaa !