Rattrapage d'été
Les
deux mois d’été sont rarement synonymes de sorties musicales très marquantes,
excepté bien évidement le nouveau Smashing Pumpkins dont j’ai déjà parlé et la
méga-bombe électronique Justice, bien meilleur que Daft Punk, dont je
reparlerai peut-être. Mais, cette période de l’année est plutôt propice à se
replonger dans ses magazines préférés, à flâner chez son dealer, pardon
disquaire ou sur le net à la recherche de quelques pépites qui seraient passées
entre les mailles du filet de l’amateur de pop-music qui ces temps-ci est
quelque peu accaparé par d’autres préoccupations plus maritales et filiales.
C’est,
donc, le moment de faire amende honorable et de vous inviter, si le cœur vous
en dit, à tendre l’oreille vers ces quelques albums où se cachent, bien sur,
une ou deux pépites :
Premier
mea culpa avec le génialisme album de Beirut, Gulag Orkestar. C’est un
premier disque d’un jeune américain, Zach Condon, de 19 ans, qui a passé
beaucoup de temps en Europe de l’Est, dans les Balkans. C’est donc de la pop
sans guitares, basses ou batteries mais avec beaucoup de ukulélé, fanfares,
violons, accordéons (si, si cela peut être bien !). C’est une rencontre
entre la musique que l’on peut entendre dans les films de Kusturica et la
musique folk des années 70. Le timbre de voix du jeune homme est terriblement
empreint de profondeur, et de mélancolie. Un petit bijou ! Pour info, il
vivrait actuellement en France et son deuxième album sortirait cet automne et
serait dédié à ce pays…
Deuxième découverte estivale, avec l’album d’un autre jeune homme de 23 ans, mais cette fois ci londonien, le bien nommé Jeremy Warmsley avec The art of fiction, sorti en avril 2007. Ce multi instrumentiste nous propose, je vous le donne Emile, un pop classieuse proche de Divine Comedy, avec la fougue d’Arcade Fire par moment, saupoudré de quelques bidouillages électroniques pas déplaisants. Une très bonne surprise qui, hélas, n’a pas fait grand bruit par chez nous ! Tiens bon Jeremy on est avec toi ! A voir absolument une vidéo du gars seul avec une guitare acoustique devant une église, on ressent une urgence et une ferveur très impressionnantes, suivre ce lien : http://www.blogotheque.net/article.php3?id_article=3056
On continue avec une petite sucrerie, made in France, qui fait plaisir : Olivier Libaux présente Imbécile. Comédie musicale jubilatoire, de 33 minutes, composée et produite par un des deux membres de Nouvelle Vague, avec les voix, tenez vous bien, de Barbara Carlotti, Hélèna Noguerra, JP Nataf (ancien des Innocents, groupe énorme et très sous-estimé, dont je vous reparlerai un jours) et le génial Philippe Katrine. De très bonnes mélodies, richement et finement produites, dont on se délecte à chaque écoute. De la pop comme j’aime !
La bonne surprise se tiendra du côté d’Amy Winehouse avec Back to black. J’avoue que je n’y croyais pas beaucoup, je pensais que c’était survendu : cette jolie donzelle, toute tatouée, avec une voix de velours et qui fait du jazz… J’ai cru que l’on me refaisait le coup de Norah Jones et sa musique d’ascenseur. Mais non cette fois la musique a du caractère, c’est plus soul que jazz, les cuivres sont péchus, la voix déménage… C’est très plaisant, en plus la jeune fille est en cure de désintoxication et a annulé sa venue à Rock en Scène c’est quand même plus rock’n’roll que Norah !
Parlons d’un album qui me tient à cœur depuis un moment, juin 2006 pour être précis, et qui refait surface régulièrement dans notre salon : Midlake avec The trials of Van Occupanther. Dans mon classement désormais provisoire du à l’arrivage imminent de notre nouvelle bibliothèque, ce disque se trouve à côté de ceux de Grandaddy, The Flaming Lips et Mercury Rev pour vous situer le niveau et la richesse musicale. Ce groupe vient donc des Etats-Unis et c’est son deuxième album. Le son est riche, beaucoup d’instruments sont présents, avec une base solide guitare-basse-batterie et une forte présence du piano qui amène de jolies mélodies et une note mélancolique à l’ouvrage, ce qui nous donne droit par instant à de belles envolées lyriques. C’est beau à pleurer !
Pour finir, je vous parlerais bien, mais ce serait trop long, de ma plongée chronique dans la discographie d’un petit groupe anglais, plutôt discret, pas très connu, de quatre garçons dans le vent, basé à Liverpool, qui selon moi marquera l’histoire de la musique mais je m’emporte évidemment ! Sinon, un de ces jeunes garçons, le bassiste en l’occurrence, vient de sortir un nouvel album solo, Memory almost full, qui est une fois de plus très décrié par la presse bien pensante sous prétexte qu’il n’est pas produit comme le précédant par la producteur de Radiohead, Air, Beck… (gna-gna-gna-gna !). Mais il contient, tout de même, de très bonnes chansons qui rendront fous, j’en suis sur, tous ces nouveaux groupes de pop, qui rêve d’être les Beatles à la place des Beatles !
Mais attention, la rentrée arrive et tous mes sens sont en éveil, puisque s’annonce les nouveaux Benjamin Biolay, le 45 tours Dans ma Merco-Benz (il est libre le Biolay) laisse présager d’un nouveau chef d’œuvre, Devendra Banhart, Day One (non de Zeus moi qui pensais qu’ils seraient le groupe d’un seul album, mais quel album : Ordenary man sorti il y a déjà 7 ans), Babyshambles, Hard Fi, The Dead 60’s, et quelques nouvelles recrues comme Yelle, Cajun Dance Party,… A suivre…
Mais peut-être que de jeunes londoniens et une islandaise (s’il vous plait) ont dégainé plus vite que les autres et que la claque de la rentrée a déjà eut lieu avec l’album de Fields – Everything last winter - sortie le 2 avril au Royaume Uni, en août pour la France. Ce doux mélange de mélodies pop renforcé par une énergie bruitiste proche de My Bloody Valentine a réjouit mon cœur et fait chavirer mes sens. Vous pouvez l’acquérir sans réfléchir, je vous rembourse si vous n’êtes pas satisfait (je crains rien, c’est que du bon pas malade le lendemain !).
Je
vous reparlerai bientôt de tout ça, bonne écoute…
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)