Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Live Slow Die Old

4 juin 2013

Nique sa mère le Blizzard !

Fauve# agite le net depuis un an et demie, il faut bien le reconnaître c'est à juste titre. Blizzard, premier EP du groupe, composé de six titres, sort lundi 10 juin, et sans hésitation je serai le matin même chez mon dealer.

Je n'ai pas entendu quelque chose d'aussi rock, troublant et beau depuis Diabologum et son album #3, en 1996. Le mélange fièvreux entre du spoken words, des guitares sur le fil du rasoir prêtent à exploser, des choeurs aériens, et une rythmique légèrement Hip-Hop, mid-tempo, est renversant. Bravo à ce collectif parisien, à géométrie variable, qui "baise les rapports humains baisés, défait le défaitisme, hait la haine et a honte de la honte".

Publicité
Publicité
27 février 2013

Putain 21 ans, 2 mois et 30 jours !

Comment écrire sur une attente aussi longue, 21 ans, 2 mois et 30 jours ! Pour être honnête, j'ai quitté depuis longtemps, l'état fébrile du fan transi qui espère chaque mois, chaque année la sortie du troisième album de My Bloody Valentine, successeur du monumental et historique Loveless. Mais à contrario de certains, je restais persuadé qu'il sortirait un jour de l'esprit génial et perfectionniste de Kevin Shields. Pour rester sincère, il ne s'écoule pas un ou deux mois sans que je n'écoute Loveless, il reste inusable, traverse le temps sans faiblir et en 2013 il garde toute sa force, sa pertinence. Déjà le 14 août 2009 mon petit coeur s'emballe devant la reformation de My Bloody Valentine à la Route du Rock. Le line-up est identique à 1991 et ils jouent toujours aussi fort. Le dernier morceau du show You Made Me Realise s'étire sur plus de dix minutes, et comme à son habitude, me demandez pas pourquoi, un concorde passe en rase motte au dessus du public au même moment, mes tympans saignent encore en y repensant, mais quelles belles retrouvailles !

Le 3 février 2013 à 00h45 ma patience se voit enfin récompensée, le troisième opus de la saga sort enfin et il s'appelle m b v. Hi Ha ! Je fonce sur leur nouveau site internet, je commande le cd, le vinyle, tous les deux disponibles mais pas avant le 22 février, par contre en échange j'obtiens mon précieux téléchargement, juste avant que le site n'explose sous la demande, ouf ! A moi l'écoute tranquille, mais numérique, ok on va pas pinailler ! 46 minutes et 37 secondes pour se retrouver, se rabibocher, se redécouvrir, se surprendre, se sentir bien ensemble, s'aimer encore. Neuf titres et c'est dans la poche, Kevin Shields est Dieu sur Terre, ce disque est parfait. Loveless restera sur la première place du podium des albums du groupe mais m b v est deuxième à un dixième près. Il me faudra encore beaucoup d'écoutes pour en profiter pleinement, comme ce fut le cas pour Loveless, mais déjà des titres se détachent comme New YouWonder 2Only Tomorrow, qui nous réconcilient avec l'idée que le rock et la pop sonnent toujours mieux avec des guitares.

Les trois premiers titres de cet album She Found NowOnly Tomorrow et Who Sees You, servent de passerelle avec Loveless. Nous ne sommes pas dépaysés, nous voilà, même, rassurés, ils sont de retour avec élégance et puissance, les guitares saturées et telluriques, les voix éthérées de Bilinda et Kevin sont intactes, yes ! S'en suivent deux belles douceurs synthétiques, atmosphériques et vaporeuses Is This And Yes et If I Am. Après débarque New You une petite bombe pop légèrement saturée dès plus efficace, surprenante mais géniale. Enfin les trois derniers In Another WayNothing Is et Wonder 2, avec leur côté indus, nous montrent que les quatre de Dublin sont encore bien là pour faire du bruit mélodique (si, si ça existe), et que les avions et les trains passeront encore sur scène pendant leur concert !

17 février 2013

Furie Nocturne

Hier soir, 16 février 2012, salle micro de Stereolux, Nantes, une furie nocturne electro a apporté 1h30 d'exutoir, de paix, et d'amour à une audience sur le qui-vive prête à chavirer à tout moment vers une bacchanale tumultueuse et joyeuse. Le grand gourou, maître de cérémonie de cette soirée mémorable se nomme Dan Deacon, grand barbu à lunette de Baltimore, et véritable geek (le show commence sur le Bohemian Rapsody de Queen, entonné à tue tête par le public, clin d'oeil évident à Wayne's World). Pour cette nouvelle tournée, l'homme n'est plus seul avec ses machines au milieu du public, mais sur scène accompagné d'un clavièriste et de deux batteurs fougueux et impressionnants qui impulseront un rythme effréné à cette soirée. Le show sera sur scène et dans la salle grâce aux multiples jeux (battles de danse, pont humain,...) dictés par Dan qui se transforme alors en véritable G.O. illuminé. Un moment d'une intensité folle où le corps peut s'exprimer librement, sans retenue, dans la joie, la sueur, la paix, et la technologie.

Merci Dan !


Dan Deacon - Guilford Avenue Bridge (Official... par domino

6 février 2013

Numéro 1 et 2 ou 2 et 1 c'est selon !

"Entre les deux mon coeur balance" comme le disait Katerine sur l'album Mes Mauvaises Fréquentations. Et en effet, j'ai de mauvaises fréquentations dans ma discothèque. Cette année il n'y aura pas un premier dans mon coeur, mais bien deux premiers. Impossible à mes yeux et mes oreilles de les départager, si je mets l'un sur la platine, je me dis "c'est lui c'est sûr", si je mets l'autre dans le mange-disque, retournement de situation "c'est sûr, c'est celui-là". A bas les conventions et the winner pour le bilan of the year 2012 de l'année musicale of Vincent's discotéca is, ou plutôt sont :

Mathieu Boogaerts pour son sixième efforts Mathieu Boogaerts et Frank Ocean pour son premier véritable disque Channel Orange.

Je crois percevoir comme une certaine incompréhension, voir incrédulité à la lecture de ces deux noms accolés en haut de mon panthéon annuel. Leurs deux univers sont diamétralement opposés, tout comme leurs origines, leurs influences, leurs thématiques, enfin tout quoi. Sauf que pour moi ce sont des putains de disques !

Mathieu Boogaerts avec ces 42 ans et 17 ans de carrière est un auteur-compositeur-interprète discret. Il connaît un succès d'estime mais il ne remplit pas l'Olympia tous les jours. Pourtant sa musique d'une élégance et grâce indéniable devrait chavirer plus de coeurs, mais pour cela encore faut-il en avoir un ? Pour bien profiter de sa douce musique, on se doit paradoxalement de l'écouter fort pour en percevoir toutes les nuances, toute la richesse des arrangements. Tendez l'oreille pour vous enivrez des belles harmonies livrées par l'euphonium, l'orgue, le bugle, le piano ou la guitare. Sur des paroles douces amères, où l'homme excelle dans la rime en "ou", la voix de Mathieu Boogaerts est très délicate malgré un côté décontracté. Une belle attitude laid-back.

Frank Ocean possède déjà une aura importante du haut de ses 25 ans. En 2011 il réalise une mixtape, Nostalgia-ultra, qui affole le web, et pause sa voix sur l'époustouflant No Church In The Wild extrait de l'album Watch The Throne de Jay-Z et Kanye West. Il fait parti de l'excitant collectif de Hip-Hop de la côte ouest Odd Future Wolf Gang Kill Them All (OFWGKTA), au sein duquel on retrouve Tyler The Creator, Earl Sweatshirt, Hodgy Beats, Domo Genesis, Syd Tha Kid,... En 2012 il publie, donc, l'impeccable Channel Orange, et annonce publiquement son homosexualité. Même si on se fout royalement de la sexualité du monsieur, dans un monde aussi macho et sexiste que le rap, cela détonne et ouvre de nouvelles perspectives sur son travail. Son album est un superbe hommage à la musique soul des 60' et 70', celle de Marvin Gaye, Otis Reading, Al Green et Curtis Mayfield, avec leurs riches instrumentations où les textes sur les relations amoureuses côtoient les discours sociaux. Mais Frank Ocean est assez intelligent et talentueux pour ne pas s’effondrer sous les références, il sait y ajouter son approche contemporaine. Vous n'entendrez pas ici une resucée des classiques, on est en 2012, et la production ne vous trompera pas avec ses beats, ses synthés, ses effets electro qui soulignent, accompagnent les basses, guitares, et violons. Une musique très organique et psychique à la fois. Le tout est sublimé par la voix exceptionnelle d'Ocean qui passe des aiguës aux graves avec une aisance déconcertante. 

Entre Ocean et Boogaerts, "Entre le brouillard et le beau temps / Entre le jour et la nuit / Entre les larmes au vent / Ou le rire déconfit / Mon coeur balance". Alors entre Boogaerts et Ocean, je dis "les deux Mon Capitaine" et tant pis pour les contradictions, je suis la contradiction musicale incarnée...

4 février 2013

Numéro 3

Quand je serai grand je serai Jason LytleSkateboarder, auteur, compositeur, chanteur, multi-instrumentiste de feu-Grandaddy, immense groupe d'indie rock, il fait paraître en 2012 son excellent deuxième album solo Dept. of Disappearence. J'ai toujours eu une certaine tendresse pour les bad boys du rap, les écorchés du rock, mais entre John Lennon et Paul McCartney je suis plutôt Paul, le gendre idéal, le gars propre sur lui, le gentil. J'ai beau admirer Kanye West et ses outrances, avoir une grande affection pour JoeyStarr, c'est Jason Lytle qui me chavire, qui me parle le plus, vers qui je veux tendre. Car à lui seul c'est Brian Wilson, Lennon-McCartney, Kurt Cobain et Elliot Smith, un génie trop sous-estimé.

Grandaddy était un groupe génial de vrais skatteurs, au look de bûcherons, mélomanes. Le groupe idéal, quoi ! Californiens d'origine, ils ne seront jamais prophètes en leur pays, c'est en 1997 en Grande-Bretagne qu'ils sont signés la première fois et en Europe qu'ils rencontreront le plus de "succès". Faute de public, ils se séparent en 2006, et laissent quatre merveilleux albums d'indie rock céleste, de pop spaciale, psychédélique. Aujourd'hui, Jason Lytle continue dans cette veine, après un premier album où il essayait de bouleverser quelque peu les cartes, il revient aux bases de sa musique et bon sang que c'est bon. Du Grandaddy sans les autres hélas, mais du Grandaddy quand même. Jason Lytle a tout fait lui-même sur l'album, et ça aussi ce n'est pas pour me déplaire. Tout son génie est là, les nappes de synthé, les "tics" de production, les riffs de guitares faussement pépères, les arrangements grandioses, les envolées épiques. Un vrai bon disque du début à la fin, une vraie cohérence de l'ensemble, une merveille !

Publicité
Publicité
31 janvier 2013

Numéro 4

"On a tous quelque chose en nous de Tennessee Misanthrope, Cette volonté de prolonger la nuit, Ce désir fou de vivre une autre vie, Ce rêve en nous avec ses mots à lui, Quelque chose de Tennessee Klub de Loosers."

Oui, on a tous pensé un jour que "les gens c'est tous des cons", que plus rien ne va sur cette Terre, que la vie c'est de la merde. Puis on  regarde autour de soi, on voit sa (son) Chère et Tendre, ses p'tits d'Homme, ses amis et on se dit "allez, on s'accroche, au moins pour eux. Et en voiture Simone !"

Fuzati, 35ans, MC versaillais du groupe de rap Klub des Loosers, est un jusqu'au-boutiste de la Misanthropie. A tel point, sur ce second album La Fin de l'Espèce, qu'on a envie de le prendre dans nos bras, de le serrer très fort et de lui dire "allez ça va bien se passer, on est tous là, tu sais qu'on ne va pas te laisser tomber, reprends une bière". On n'est pas dupe, cette noirceur n'est qu'une façade, comme le masque qu'il arbore en permanence. Il joue le rôle du côté obscur, du défouloir. Quand j'en ai marre, je mets Klub Des Loosers et j'évacue. J'me dit "il est pertinent le garçon, il voit juste". Puis le disque fini, j'suis en sueur, exsangue, je regarde autour de moi et je souris.

Cet album n'est donc pas à mettre entre toutes les mains, malgré les abords joviaux des compositions de DJ Detect, teintées lounge 70'. Fuzati frappe fort très loin des clichés banlieusards du rap français et des dollars-sexe-gangs du rap américain. Une bouffée d'air frais noir ! Extraits :

"Et comme la beauté c'est la Terre avant que n'apparaissent tant d'hommes / J'ai des rêves d'épidémie et de vaccins en petit nombre" (La Fin de l'Espèce)

"Putain, on ne t'a pas dit à quel point tu ne sers à rien ? Si tu étais dans un groupe bah tu jouerais du tambourin" (L'Indien)

"Ici c'est la pression tout l'temps, concours de bite permanent / On devrait tous bosser à poil cela nous ferait gagner du temps" (L'Indien)

30 janvier 2013

Numéro 5

Trois ans d'attente fébrile auront été nécessaire pour enfin écouter le second album, Coexist, de The XX. Autant le dire tout de suite la joie est au rendez-vous.

Leur premier album, auto-produit, m'avait complètement bouleversé, comment posséder une telle maîtrise, une telle profondeur à seulement 20 ans ? Trois ans plutard, ils sont toujours aussi jeunes et toujours aussi pertinents, élégants, justes. Les grincheux auront reproché leur manque de renouveau, leur immobilisme. C'est certainement suite à une écoute trop rapide. De plus qu'attendons-nous réellement d'un groupe que l'on apprécie ? Si ce n'est un univers qui lui est propre et dans lequel on aime s'y retrouver.

Dès les premières secondes nous replongeons dans le monde cotonneux du groupe, mais s'y on tend l'oreille, on notera des variations, de nouvelles sonorités, un côté moins linéaire que le premier album. Certains titres revêtent même une parrure clubo-tranxène (Chained, Renuion, Sunset, Tides, Swept Away), comme c'est palpable lors de leurs derniers concerts qui par moment laissent libre cours aux déhanchements. Sinon la beauté du geste est toujours là, avec une économie de moyens impréssionnante. Le magnifique, que dis-je, le poignant Missing, en est le reflet parfait. La voix trainante et la basse légèrement groovy d'Oliver Sim, les choeurs lointains de Romy Madley Croft et sa guitare discrète, christaline, les rythmiques millimètrées et éparses de Jamie Smith, en font un joyau de l'album, où tout se joue à 1 minute 53. Leurs deux voix se répondent délicatement, soutenues par un orgue planant... une larme sur ma joue... émoi...

Une merveille cet album, je vous dis !

26 janvier 2013

Numéro 6

Kendrick Lamar est la révélation de l'année rap américaine. Mais c'est d'abord un excellent raconteur d'histoires. Ce second album, Good Kid, m.A.A.d city, peut être vu comme un film retraçant la vie de Kendrick Lamar, dans sa ville de Compton, banlieu de Los Angeles, ce disque a pour sous-titre A short film. Pour rendre cela encore plus plausible, il intègre des enregistrements de dialogues avec son vrai entourage, mère et amis.

On y découvre dans une première partie la vie, un peu clichée, mais véridique, du jeune de banlieu qui oscille entre drogue, alcool, petits larsins, vie de gang, puis plus gros larsin (Swiming Pools -Drank-, Backseat Freestyle) jusqu'à la mort par balle d'un de ses amis (Sing about me, I’m dying of thirst). Cela sonne comme le réveil de Kendrick Lamar qui transposera et transformera tous ces travers en force de résistance contre cette spirale.

Côté son, Dr Dre est au commande avec son G-Funk des 90' modernisé, grosse basse, nappe de synthé et beats futuristes. Kendrick Lamar possède un flow impressionnant changeant de voix, de vitesse de diction.

Cet album est épatant du début à la fin, un disque de rap intelligent, pertinent, avec du recul et du second degré bienvenu, brillant !

Sinon je vous rassure, il reste un rappeur avec ses contradictions, à l'image de ce clip marqué par la présence de la plantureuse Sherane pendant 25 secondes interminables, sous l'oeil hagard de Kendrick ! Jouissif ! (à voir ici)

24 janvier 2013

Numéro 7

27 ans que cela dure et Dinosaur Jr. est toujours présent, yeah ! I Bet On Sky est le dixième album du groupe, et c'est un putain de bon album de rock, yeah again ! Un son de guitare fuzz, des solos, des lignes de basse bien lourdes, une batterie percutante et une voix proche de celle de Neil Young, yeah again and again !

Du bonheur rien de plus ! Tout a été écrit sur les trois du Massachusetts, donc foncez acheter ce disque de rock et pogotez dans votre salon comme si vous aviez quinze ans ! YEAH !

22 janvier 2013

Numéro 8

Pour cette huitième place, on ferme les yeux et on tend l'oreille, il est ici question de rêve, de beauté et de grâce.

Pour leur quatrième album, Bloom, les deux américains de Beach House continuent de nous prendre par la main et de nous emmener dans des contrées délicates où le temps s'est arrêté. La voix pure et émouvante de Victoria Legrand, le mur de sons et les guitares d'Alex Scally, sous des tonnes de reverb, constituent une ambiance éthérée aux sonorités panoramiques et émouvantes. Laissez vous emporter pour de grandes émotions à l'écoute de ce disque merveilleux.

A suivre...

22 janvier 2013

Numéro 9

Un petit bijou se joint à nous pour cette neuvième place, Quakers. Où comment l'homme de Portishead, Geoff Barrow, signe une déclaration d'amour classieuse et érudite au Hip-Hop.

Pour cet album, Fuzzface (Geoff Barrow) s'entoure de deux autres producteurs 7Stu7 (Stuart Matthews) et Katalyst (Ashley Anderson), et s'adjoint les services de 35 MC d'horizon divers. Le projet est énorme, 41 titres en 70 minutes, les sons vont aussi bien chercher dans le rap des origines que dans des textures plus contemporaines et sombres, à l'image des albums de Portishead. Tout le monde s'y donne à coeur joie, pour des titres qui ne dépassent pas les 2 minutes 30. En l'écoutant, je pense à DJ Shadow, qui aurait enfin réussi à poser de bons MC sur les instrumentaux de son excellent premier album Endtroducing (depuis il rame un peu faut bien le reconnaître). Un très bon album, cohérent malgrè tout, qui nous conforte dans l'idée que Geoff Barrow restera comme l'un des metteurs en son les plus importants de ces vingt dernières années.

Suite du classement prochainement...

The QUAKERS - Fitta Happier - feat Guilty Simpson and MED- official music video - Stones Throw Records from jerry henry on Vimeo.

21 janvier 2013

Back dans les bacs ! Contact !

Il s'en est fallu de peu que vous échappiez à mon sempiternel bilan de l'année musicale. Mais me revoici, tel le Chevalier Sans Tête qui ne laisse ses victimes tranquilles qu'après leur avoir tranché la tête, ou abreuvé de nouveaux sons, c'est selon !

Soyons clair d'entrée de jeu, ce fut une année très rap pour moi !

Mais d'abord, faisons un petit tour des désormais "classiques" rééditions qui envahissent les disquaires et qui permettent aux artistes et surtout aux maisons d'édition de renflouer les caisses sur le compte de la nostalgie. Ben oui, je ne peux rester insensible aux charmes de ces sirènes. C'est bien évidemment pour les fans, car certaines ne sont même pas enrichies de nouvelles versions comme pour les premiers Beach Boys, l'intégrale de My Bloody Valentine, ou le Blue Lines de Massive Attack dont le mix est vraiment très bon. Par contre celles de Blur comportent toutes les faces B des 45 tours de l'époque, et celles des Smashing Pumpkins, pour les quatre premiers albums, sont tous simplement renversantes grâce à la multitude de nouvelles versions et de chutes de studio, ce sont des puits sans fond, une régalade !

Fini de jouer aux vieux cons, quel est donc le numéro 10 ?

Action Bronson, pour ces deux mixtapes parues cette année : Blue Chips et Rare Chandeliers, téléchargeables gratuitement sur son site ! Epaulé par deux producteurs aux univers très différents Party Supplies pour Blue Chips et The Alchemist pour Rare Chandeliers, Action Bronson nous propose un rap plutôt old school, loin des appels du pied des productions electro parfois plus froides qui inondent le rap en ce moment. Là ça craque, ça sample, on y trouve des boucles de piano, de guitare, de trompette, la soul des 70's n'est pas très loin. Du très bon pour ce jeune rappeur de New-York, ancien chef de cuisine !

A suivre, fin du classement vers le 31 janvier...

3 octobre 2012

Et cette rentrée, ça donne quoi ?

Une nouvelle rentrée musicale de passée, ouf ! Ça s'agite de partout, ça secoue les bras pour attirer l'attention, mais à la fin qu'en reste-t-il ?

Tout d'abord, j'abandonne sur la route, tel un vieux chien un peu gênant lors d'un départ en vacances mais que l'on reprendra sur le chemin du retour parce qu'il nous a bien manqué, Cat Power avec son dernier album Sun. Ce n'est pas que je ne l'aime plus, mais son album c'est comme si Bézu faisait un featuring sur le prochain Portishead. D'ailleurs, en parlant des éminences grises de notre chère patrie, Philippe Zdar, qui mixe l'album de Cat Power, ne serait-il en train de se DavidGuettiser ? Tous deux ne peuvent s'empêcher d’empâter tout ce qu'ils touchent, hormis Phoenix et Sébastien Tellier pour Zdar ? En tout cas, la volonté de changement, clairement affichée par Cat Power, n'est pas une réussite. L'album manque de réelle texture, les textes sont encore bons, mais comme l'illustre très bien sa pochette, Cat Power semble perdue sans ses cheveux, derrière un arc-en-ciel de pacotille et des lettres dorées. Rendez-nous notre Cat Power !

Ensuite, parlons des derniers Grizzly Bear, Dan Deacon et Pet Shop Boys. Cela peut paraître déconcertant mais oui je peux être un inconditionnel de ces trois là qui n'ont pas grand chose en commun. Ils ont su créer des univers très personnels dans lesquels j'aime venir me perdre. Je dois reconnaître, pourtant, que pour leur nouvel album, respectivement, Shields, America et Elysium, la surprise et la découverte ne sont pas au rendez-vous. Ce ne sont pas des mauvais disques, j'y reviendrai avec un certain plaisir, mais j'éprouve pour l'instant une déception, et un léger goût de savoir-faire prenant le pas sur la création pure, la mise en danger. Mais, compte tenu des hectolitres de merde que nous déversent les radios et TV mainstream, ce sont de  bons disques. Les amoureux d'harmonies vocales bien ourlées et de mélodies sophistiquées prendront du plaisir avec les américains de Grizzly Bear. Les amateurs de bidouillages electro mais non dénués d'un côté pop se tourneront vers Dan Deacon. Et les inconditionnels de la pop synthétique et mélancolique de ces vieux briscards de Neil et Chris ne seront pas perdus dans le dernier Pet Shop Boys. Ces critiques ne sont formulées que pour être un peu taquin et exigeant avec les êtres chers.

Par contre, je n'ai rien à dire de mal sur les nouvelles sorties d'Animal Collective, The XX, Dinosaur Jr. et The Bewitched Hands. Ce sont quatre albums exquis. Animal Collective, avec Centipede Hz, fait toujours preuve d'un avant-gardisme electro-pop lorgnant vers les harmonies vocales des Beach Boys, délicieux. Il faudra de nombreuses écoutes pour en déceler toutes les richesses. Après 28 ans de bons et loyaux services envers l'indie rock, les Dinausor Jr. décoiffent toujours autant et pour mon plus grand plaisir, avec ce dernier I Bet On Sky. Des guitares tranchantes, des solos à pleurer, une basse vrombissante, sans oublier une batterie énergique, voilà ce qui vous attend sur ce dernier album. De leur côté pour leur deuxième album, Vampiric Way, les français de The Bewitched Hands frappent fort de nouveau. Une pop à guitares et effets chorales des plus réjouissant, mais le dessinateur Half Bob en parle mieux que moi ici. Les plus grincheux auront reproché l'inertie dont semblent faire preuve The XX pour leur deuxième album, Coexist. De mon côté, je ne peux que saluer la volonté de creuser le même sillon, qu'il y a trois ans, tant ce sillon est impeccable d'élégance, de beauté sans fioritures superflues. Les 38 minutes 34 secondes du premier disque me laissait un goût de trop peu dans les oreilles, ce second album vient les combler à merveille. Et les plus attentifs d'entre nous auront noté les touches subtiles qui laissent présager des horizons nouveaux pour le troisième album.

Et pour finir, je ne saurais que trop vous conseiller de jeter une oreille attentive sur ces deux groupes français, qui n'ont pas encore d'album, mais de bien belles chansons à leur actif : Granville, et les tous nouveaux nantais de Classe Mannequin, qui avec leurs trois titres de pop-rock furieusement jubilatoire me plaisent bien. A noter que mon ami de Fairy Tales In Yoghourt fait partie de ce nouveau groupe, c'est dire si c'est du bon ! Enfin, les français de Baden Baden viennent tout juste de sortir du four, Coline, leur premier album attendu, après de belles chansons égrenées ça et là. Il s'annonce être à leurs hauteurs, une succession de chouettes pépites pop. En cours de digestion, on en reparle certainement bientôt.

Et pour vous, cette rentrée, est-elle synonyme de belles découvertes ?

1 septembre 2012

Juste une mise au point...

Tout a commencé avec ça :

C'était en 1993, J'appuie sur la Gachette, sur le deuxième album du Suprême NTM, Kool Shen, JoeyStarr et Seb Janiak à la réalisation. Une déflagration. Je suis en pleine période Hard-Rock, les cheveux longs, le lycée, le bac, la banlieue parisienne tranquille du 94, et là je suis retourné comme une crêpe. Mes horizons s'ouvrent à d'autres musiques, la conscience politique s'aiguise, les cheveux sont courts, la f(n)ac, le DEUG dilettante, Créteil.

Après, j'ai été pris dans l'engrenage et aujourd'hui, je fait mon coming-out : j'aime le rap. J'en vois déjà qui se baissent pour ramasser des pierres et me les jeter. Certains crient à l'arnaque, en effet votre hôte a plus l'habitude de tonner :

-que son disque de tous les temps est le Pet Sounds des Beach Boys et l'intégrale des Beatles,

-avoir pleurer à la mort de Kurt Cobain,

-avoir vu Pulp à l'Olympia en 1996,

-que la meilleure chanson pour commencer la journée est So Young de Suede,

-que The XX, à L'Olympic en janvier 2010, c'était beau à verser une larme.

Il est vrai, mais l'appel des beats, des scratchs, des flows, de la colère, de l'underground, de la provoc' (parfois à deux balles il faut bien le reconnaître), m'ont séduit. Par contre, hormis le Suprême NTM, IAM, Assassin, DJ Cam, TTC ou l'énorme et très sous-estimé Klub Des Loosers, le rap reste et demeure américain. Merci à Grandmaster Flash, aux Sugar Hill Gang, à Boogiedown Productions, à Public Enemy, à GZA et RZA, à De La Soul, aux Beastie Boys, à DJ Shadow, et à Snoop Dogg pour mon éducation.

Aujourd'hui, Kanye West est pour moi la figure de proue du rap, il enchaîne les disques et les classiques, son dernier en date en solo, My Beautiful Dark Twisted Fantasy (2010), est époustouflant à tous les niveaux et le titre Lost in the World avec Bon Iver est à tomber (à écouter ici). Je suis dans l'attente fébrile de son projet collectif G.O.O.D. Music, qui devrait sortir sous peu et qui s'annonce impeccable au vu de la liste des featurings. Après il y a mes deux chouchous au rap cool et soul, le canadien The Weeknd qui réalisa, en une année, trois albums (House of Balloons, Thursday et Echoes of Silence) et les offrit gratuitement aux internautes (tendre l'oreille ici, , en ce lieu, à cet endroit, et relà). Ensuite l'américain Frank Ocean avec son premier véritable album Channel Orange, qui sera sans nul doute mon album de l'année tellement il embrasse avec brio les différents courants du rap et de la vraie soul music, avec une sensibilité indéniable dans les textes et les mélodies, ruez-vous ici pour entendre, à mon sens, le meilleur titre de l'album, Pyramids, et courez l'acheter ! Il m'avait déjà mis l'eau à la bouche l'an passé avec sa parfaite mixtape Nostalgia, Ultra, que je vous encourage à télécharger légalement ici.

Sinon j'écoute en ce moment, pêle-mêle, le rappeur East Coast A$AP Rocky et son crew ASAP Mob, qui enchaîne les mixtapes et les clichés sur la drogue, les gangs et les femmes avec une certaine aisance et classe. Ils s'opposent à la démarche plus punk et branleur du West Coast Tyler, The Creator et de son crew Odd Future Wolf Gang Kill Them All. Enorme nébuleuse qui a déjà sorti trois mixtapes, un véritable très bon album en 2012, The OF Tapes vol. 2, et dont les membres forment d'autres entités et publient des disques solo en veux-tu en voilà. L'un d'eux n'est autre que Frank Ocean, yeahhh ! Les autres claques de cette années sont Killer Mike, avec son rap electro aggressif et énergique sur son sixième album R.A.P. Music (à voir absolument son dernier clip en date ici, âmes sensibles s'abstenir), Pusha T avec Fear of God II - Let Us Pray tout aussi electro mais plus laid-back, et pour finir les nouveaux Flatbush Zombies, avec leur mixtape D.R.U.G.S., tout est dans le titre.

Ca va mieux en le disant.

En même temps la reformation de Grandaddy et le second album imminent de The XX m'émoustillent toujours autant...

31 août 2012

Toujours jeune

Pour l'ado attardé que je suis, très attardé même, voici un clip qui a tout pour me plaire.

Pour le premier 45 tours, extrait du futur nouvel album, de Dinosaur Jr., on trouve en vrac des ados aux cheveux longs un brin glandeurs, des riffs de guitare exaltants, des skateurs, un père inquiétant au début mais sympa à la fin, de vieux grigous du rock qui ne se la racontent pas mais qui dépottent toujours autant, de l'amour, des skateurs dans un supermarché, une mélodie accrocheuse, une cireuse et un solo de guitare. Que du bonheur ! Et oui je suis un père de trois enfants au foyer, et j'ai quinze ans, je fais du skate avec mes potes en écoutant du bon rock, la preuve j'ai même acheté des Vans le mois dernier, et je crois toujours en l'amour fusionnel avec Ma Chère et Tendre. Un vrai gamin assumé ! 

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 > >>
Publicité
Publicité