Va falloir faire gendarme !
Et
voilà, un coup de fil un brin culpabilisant d’une personne proche et je me sens
obligé de me justifier sur mes choix de vie ! Merde !
Non,
je ne suis pas ce que certaines personnes attendent de moi. Comme ce romantique
dépendant de quelque drogue, à la limite du suicide, écrivant des livres
sombres sur cette putain de vie dégueulasse… De même, je ne serai ni l’Abbé
Saint Pierre, ni un grand anarcho-révolutionnaire, ni le réalisateur génial de
mon Monde sans Pitié à moi ou des Affranchis, ni le meilleur batteur
du plus grand groupe de pop du monde (Steve Shelley-Sonic Youth, John
Densmore-The Doors, Keith Moon-The Who ou Ringo Starr-The
Beatles sont inatteignables !), même si la création artistique restera
une de mes grandes frustrations. Je vais, donc, peut-être en décevoir certains mais
pour le moment ma décision, notre décision avec ma Chère et Tendre est d’être
un homme au foyer. Oui ! Et alors !
Ce
choix, de se consacrer à ma Chère et Tendre, mes Délicieuses P'tits d'Homme, ma
famille, est si dégradant que ça !
C’est
sur, je ne vais plus trop au cinéma, je lis beaucoup moins (lisais-je vraiment
avant ?), mais je lutte pour me tenir au courant des nouveautés musicales,
cinématographiques ou littéraires. La Culture reste, évidement, le deuxième
pilier de ma vie.
Mais,
pourquoi serais-je un raté parce que j’ai choisi de me rendre disponible, à
l’écoute pour mes filles ? Je veux être présent pour les voir grandir,
pour répondre à leurs questions, pour jouer avec elles, pour les aimer…
Je
suis peut-être un peu trop « papa poule », mais c’est une volonté
affirmée, et je ne vois pas ce qu’il y a de honteux à vouloir épauler,
soutenir, encourager, les êtres que l’on a choisi de mettre au monde. J’essaye,
juste, d’assumer cette décision, qui ne fut pas si simple à prendre.
De
plus c’est une vraie occupation à plein temps (et encore nous n’en avons que
deux pour le moment !), et je souhaiterais être considéré, reconnu pour
ça !
Je
préfère jouer avec mes filles, être là pour les emmener à la crèche (à l’école
bientôt) et m’investir dans ce(s) lieu(x), changer leurs couches, faire des
lessives, le ménage, les courses que de me prendre la tête dans un boulot à la
con. Et franchement je crois que j’ai donné de mon temps et de mon énergie pour
les autres, pour le travail. Je crois que j’ai le droit de me
« réaliser », de « m’épanouir », comme on dit, dans ma vie
d’homme au foyer, et ce n’est pas rien, ni du vent.
Le
travail n’est pas mon but dans la vie. Je ne suis pas, si peu de temps, vivant
pour me faire chier au travail. La vie ce n’est pas ça, pour moi, c’est aimer ses
proches, être là pour eux, connaître le monde, s’ouvrir aux autres,… Le travail
n’est qu’un moyen de gagner de l’argent pour se permettre tout cela, non ?
Soyons sérieux un peu !
Alors
c’est bien beau les romantiques, mais font-ils attention aux autres ? Leur
nombril n’est-il pas leur seul centre d’intérêt ?
Je
n’ai pas choisi de venir au monde, alors laisser moi faire ce que je veux de
cette « bon sang de bois » de vie, que vous m’avez mis entre les mains !
Et
on n’est pas un moins que rien parce que c’est notre famille et son bonheur qui
nous soucient avant tout.
Bien
sur qu’un jour je retournerai bosser, mais si pendant quelques années je
réussis à vraiment faire ce qui me plait le plus au monde, le jeu n’en vaut-il
pas la chandelle ?
De
plus, je crois, qu’à un certain niveau, j’ai créé quelque chose : de la
vie, c’est sûr avec un peu d’inconscience, mais j’essaye de créer un cadre de
vie agréable, stable, heureux pour mes filles afin qu’elles puissent s’épanouir
au mieux.
Alors,
vive les hommes au foyer, et ne cédons pas à la pression et aux
stéréotypes ! Et merde, je n’aurai pas rien fait de ma vie si je tiens à
ce choix, de même que si je n’ai pas lu tout Proust et Dostoïevski !